18.3.15

1094 - Pouf, pouf

1. Foi de volaille

C'est tout ce que j'ai comme photo d'arbres
N'empêche que le plus dur, ce n'est pas le jour où tu t'y remets - mais bien le lendemain, quand le souffle te manque.
Ou alors, c'est la gueule de ? Première soirée "old school" à la nouvelle maison. J'ai des photos qui le prouvent et une bouteille d'armagnac qui fait moins sa maline.
Ca faisait longtemps que je n'avais pas écrit sous l'influence. Mais bon - j'ai arrêté le paracétamol.
Venons-en au.



2. Le bosquet
(Pour C.)

Par la fenêtre, il regarde les arbres au loin, entre la chambre et les immeubles en construction. Ce n'est pas un bois, pas une forêt - le mot bosquet lui vient à l'esprit, mais sa connotation de fraîcheur, de nature, ne convient pas. Ce sont juste des arbres plantés là, en un carré plus ou moins régulier. Ils attendent que la ville les rattrape et les absorbe.

Malgré la distance, il devine les ronces qui envahissent le sol. Les branches sont noires et nues.

Il pense que quelqu'un a planté ces arbres avant sa naissance. Avant leur naissance à tous, même. Que peut-être ils seront encore là quand il mourra.

Que les arbres sont tranquilles, eux, même au loin, même vus de haut, même en hiver.

Sur son lit, elle parle de littérature. D'un livre qui va sortir, qu'elle leur recommande.

Il est heureux d'entendre l'enthousiasme dans sa voix.

Dans cette chambre d'hôpital, tous savent que c'est leur dernière rencontre. Ils pleurent un peu, bien sûr - mais ils parlent de ce qu'ils aiment.

Il se demande s'il vaut mieux être un arbre ou pouvoir aimer les livres.


3. Question qui 

- Et toi, Papa, tu as des maîtresses ? m'a demandé Anton il y a quelques mois.
Je lui ai répondu que techniquement, la question ne se posait pas tant que je n'étais pas marié.
Quand même, ces gosses. Je n'aurais jamais osé demander ça à mon père.


4. Conclusion et moralité

Oué bin n'empêche, j'aurais fait mieux plus à jeun (pensa-t-il en se resservant un verre).

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