23.1.14

1061. Parler technique, se gratte-t-il les.

En guise d'introduction...

Pour des raisons très personnelles, je suis relativement mal à l'aise pour parler de technique littéraire. Mon pote Lorenzô dirait sans doute qu'en tant qu'ancien prof de, je me sens dans cette position comme Rocco S. chargé de parler de sentiments à un parterre de nonnes : assez pointu sur le sujet, mais peut-être un peu trop chargé de référence. Du coup, je préfère souvent me rétracter.

Posée cette précaution liminaire, avec son lot d'auto-machin, de bitecul et de rire gras, si je devais parler de littérature numérique, je dirais, en vrac que,

1. Le paradigme est un gibier laineux

Bon, on est probablement en train de passer de l'ère du livre à l'ère de l'image, et peut-être que dans deux trois cents années ou plus, il existera un mot pour dire "le moment où l'humanité a quitté l'histoire pour entrer dans le truc d'après".

Genre, avant l'écriture, tu avais la préhistoire, après l'Histoire, et ensuite  (en remontant peut-être aux premières photos, ou expérimentations sur internet) la



insère ci-dessus le pictogramme animé qui désigne "l'époque du monde où l'importance du numérique a modelé le cerveau humain de façon capitale".
Tiens, je t'en fais un, O.K.OU
 

Bref, on sera pas là pour avoir mal aux pattes, mais à voir un gamin de trois ans appuyer sur les pages d'un livre pour qu'elles s'animent, on se dit que ça ira quand même vite.
C'est sûr, ça file un peu les chocottes. Mais si tu réfléchis bien, on peut se les filer en songeant à ce qui se passera la semaine prochaine, alors hein...

Du coup, la question de la résistance, de l'orientation, de l'accompagnement, du bien, du mal, tout ça tout ça, peut se poser. Et sa réponse n'a pratiquement aucune importance - elle sera fausse, bien entendu. Faussée par notre perspective de préhistoriques. Un peu comme des chasseurs du Néoprène (cette âge peu connu du paléolithique où la peau de bête se portait moulante) en train de faire, z'avez vu ce qu'ils font ces gosses ? Ils dessinent des bâtons qui représentent des trucs. Ca pue un peu l'histoire, non ? Avec leurs conneries, vont nous faire partir le gibier. Ouais, mais des fois le gibier on préfèrerait qu'il soit un peu plus loin, surtout quand il a des dents partout. Tu causes, tu causes, mais tu te rappelles pas la dernière disette, on a failli tous crever. D'ailleurs tous les autres ont crevé, et moi qui ai déjà vu trente fois douez lunes, ben je peux te dire que oh ta gueule papy. Vouais, n'empêche, s'ils savent plus dessiner sur les murs comme nous, kicétyki le fera ? Oh toute façon dans un-nombre-de-lunes-qu'il-faudrait-compter-sur plein-de-doigts-des-mains-et-des-pieds, nos dessins, ils n'intéresseront plus personne.

3. Quantité et qualité


Des quelques discussions que j'ai suivies sur internet, j'ai pu remarquer que
- il y avait plein d'avis, super argumentés. Et llllllllllllllongs.
- des fois, les écrivains du numérique ont un défaut qu'ont parfois les écrivains papier : ils écrivent mal.

Mal, c'est quand ça fait du reste que dans les yeux souvent tu as à retourner vers l'arrière pour comprendre. Comme là (normalement, sinon c'est tes yeux qui).

Mais là, je suis déjà à l'idée de qualité, ce qui prouve que ce qui précède est mal écrit parce que je vais te perdre, et perdre son lecteur, bin, c'est MAAAAAL. Donc, effaçons ce qui précède et reprenons sur nos bipèdes préalphabétiques.

4. Mais non

Parce qu'un des ressorts de l'écriture web, comme du feuilleton ou de la série, c'est de s'interrompre quand ça devient. Donc, ici, je te mets une page de pub,


elle est belle, cette nouvelle couverture du 4e (5e ?) tirage, non ? J'adorais bien sûr celle de Sylvie Serprix, mais du coup on pourra avoir les deux.

5. De quoi je parlait-on ?

Ah bin non, pas tout d'un coup. J'y reviens plus tard. A vite.


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