20.5.11

971 - Peurs, entre autres

brillera pourtant
1) Accro

Me revoilà légèrement dépendant, tiens. Aux cigarettes et au Cannabols(r), un peu ; à la presse sur Internet, devenue en quelques jours une machine à twitter des détails juridiques, comme dans une mauvaise série télé.

A une certaine idée de la gauche, malheureusement. A l'envie d'en savoir plus, encore, sur les retombées du tsunami japonais, la situation en Côte d'Ivoire et dans les pays arabes, en Espagne. Sur ceux qui se persuadent qu'un parti populiste, outrancier, passéiste et hypocrite puisse les guider vers le bonheur.

Soudain craindre que le combustible nucléaire - car on utilise à présent facilement des mots comme "combustible nucléaire" - ne perce un joli trou dans la croûte terrestre et nous envoie en quelques mois rejoindre les quarks que nous n'aurions jamais dû quitter (explication rationnelle au soudain pétage de boulons d'un sanglier politique comme un autre).

Images d'apocalypse dans la tête, sans cette fois le gentil héros américain pour sauver le monde in extremis, quitte à y laisser sa peau ; images de retour ultra-rapide, une fois l'information diffusée, à la préhistoire - toute activité, toute société, cessée, oubliée, abandonnée.

Et cette envie, comme souvent, de crier

C'est pas bientôt fini, les conneries ?

2) Pendant ce temps-là dans la réalité...

... On ne peut que se féliciter de cet étrange douceur quotidienne, entre enfants qui grandissent, romans qui se terminent, traductions qui se poursuivent et travaux (un nouvel atelier/bureau/studio/chambre des délices !) qui commencent.

Peut-on, moralement, se contenter du meilleur ?

3) Collectifs

J'irai voir, mardi, Maître Manokus au cours de la prochaine conférence Goakéniste, à l'occasion de Time Opsis, fêtes des arts de l'université de Toulouse Mirail ; le même soir, je rejoindrai l'immonde Aymeric de la Mouille et la sublime Lola Parabellum, ainsi que les talentueux chroniqueurs de Pas plus haut que le bord, au Petit London de Toulouse France. Si vous n'êtes pas dans le coin, tentez votre radio, ou l'enregistrement en ligne un peu plus tard... A condition que le monde n'ait pas explosé avant.

Et encore. On peut toujours fabriquer de l'espoir.

4) Correspondances

Plus de lettres, cette semaine (sinon des conversations au sujet d'un putain de deuil, et des nouvelles tendres des amis) ; se demander où poser les pieds de ses mots. Attendre qu'ils sortent d'eux-mêmes, fermes et décidés.

Et qu'ils nous guident.



5) As it is

J'oublie les mots dont je me souviens,
cependant que
dans mon ventre
se fige la peur 
de n'être pas 
assez, suffisamment
pour l'autre,
s'il me ressemble.

Couler lentement, tout au fond, laisser submerger
Attendre
de ne plus rien attendre.

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