1.4.11

962 - Correspondances

brouillon
1) Fishy

Cher monsieur, m'écrit le directeur d'une prestigieuse collection, bien que vos livres soient d'un intérêt tout relatif avant votre élection à l'Académie (il parle de l'Académie Française des Ciments et autres matériaux lourds, NDLA), nous envisageons de publier votre correspondance, beaucoup plus révélatrice et proche du lecteur.
Néanmoins, les conditions financières n'étant pas réunies (ces cuistres me proposent un simple à-valoir de 800 000 euros, mais pas de ticket-restaurant !), je prends les devants et publie ici-même quelques-uns des échanges informatico-épistolaires de la semaine.
Non mais.

2) A une amie à qui l'on pense, mais dont on n'a pas de nouvelles depuis quelques temps



;-)
?
xxx
M.

3) Erotisant : d'une correspondante

J'ai l'honneur de vous convier à /la/ nouvelle édition /du cabaret érotique/ les 14, 15 et 16 avril 2011!
Le cabaret érotique se déroulera à Toulouse, et le lieu exact est tenu secret ; il ne vous sera révélé qu'à la réservation. Réza qui se font dés aujourd'hui sur le site internet avec paiement en ligne (10€) : http://cabareterotique.free.fr
La jauge est limitée et les places partent déjà comme des petits pains, alors ne tardez pas : réservez votre soirée! (programmation quasi-identique chaque soir). Plus de précisions (...) sur le site internet.
C'est l'occasion de vous laisser guider dans des nouvelles formes de spectacles interactifs créés pour l’occasion, de vous autoriser à arborer de nouvelles tenues affriolantes, de débrider vos sens… alors au plaisir de vous frôler dans la pénombre...




Avec (normalement), un entresort signé Co.It
4) Erotisant : à une liste de correspondants triés sur le volet


--------Feu vert----
Tous deux habillés, debout, ils s'enlacent.
Le visage de l'homme, de trois quart, exprime une surprise ravie : elle vient de plonger une main exploratrice derrière la ceinture de son pantalon.
Autour d'eux, la ville : un pont, un canal, un passage piéton ; et, floues dans l'objectif, la file des voitures arrêtées au feu rouge.
--------------------



Et dire que c'est quasiquotidien...


5) Philosophiquant : à une correspondante qui n'en demandait pas tant


Parfois, je pense que la vérité (la Vérité ?) n'existe que pendant un temps très limité - celui de chaque vie humaine, en fait. Comme si le monde entier se résumait, pour chacun, à la perception qu'il en a, et qui est vouée à disparaître avec lui. Ce qui est soit très zen, soit très con, soit très il est temps que j'arrête les produits. N'empêche. Du coup, l'intuition, le sentiment de justesse (dans l'art, la rencontre, la communication) apparaîtrait au moment où cette unicité de la vérité est pleinement assumée. Le geste, le mot que tu dis, te paraît juste, parfait, unique, parce que tu sais qu'il est le seul possible - et aussi qu'il n'a sans doute aucune importance. Ou bien que notre pensée rationnelle reconstruit systématiquement une justification à des perceptions plus profondes.

Heureusement, ses messages à elle sont plus clairs...

6) D'un correspondant à qui je n'aurais pas osé en demander tant


Shakespeare n'avait pas tout dit. Les critiques de "La fête à Fred", non plus (...). Bien sûr, la première grille d'analyse paraît tellement évidente : la crise de la quarantaine avec son cortège de désirs jusque-là inavoués et inassouvis, d'impossibles retours sur soi et de désespoirs insolubles - dans l'alcool ou dans d'autres substances plus ou moins licites. L'âge de l'acteur (Jean-Paul Bibé, excellent : son meilleur rôle) n'y est peut-être pas pour rien.

Mais il y a plus. Hamlet est là, du début à la fin de ce que j'hésite à qualifier de spectacle, tant m'apparaît virtuose cette déclinaison moderne du "to be or not to be" - d'autant plus virtuose, peut-être, qu'elle en fut inconsciente, tant nous savons bien que les auteurs ne comprennent rien généralement à ce qu'ils écrivent. Etre ou ne pas être : telle est la question que se pose Fred et que nous nous posons avec lui - homme, femme, tous mélangés, tous retrouvés, tous finalement réconciliés dans ce moment-là.


Il y a une sorte de mise en abyme dans ce texte, qui va au-delà de l'histoire du comédien qui joue le rôle d'un type qui aurait voulu être un comédien. C'est Hamlet, le nôtre, celui qui nous habite tous les jours qui vient à notre rencontre, progressivement, inéluctablement.


Ainsi Fred commence par jouer le rôle d'Hamlet - au début du spectacle : comme chacun de nous joue un rôle au début de sa vie. Quelques phrases pour expliquer l'histoire, donner à entendre le texte dans sa langue originale - et, faisant cela, se conformer au désir de l'autre : n'est-ce pas cela jouer un rôle ? Puis vers le milieu de la nuit, le milieu de la pièce, Fred racontera l'histoire d'Hamlet à ses enfants : raconter, n'est-ce pas, ce n'est pas, ce n'est plus jouer.

(…)

Hamlet s'adresse à nous tous - Fred de même. Tous, homme ayant quitté ou femme quittée, tous les sexes y retrouvent une part d'eux-mêmes, de nos faiblesses, de notre humanité. Fred subit une blessure, réelle, profonde : c'est la nôtre et sa douleur, sa souffrance et ses interrogations sont les nôtres aussi. Il faut dire ici quelques mots du jeu de Jean-Paul Bibé : doux, presque timide et tout en retenue au début du spectacle - dans son registre naturel - et montant en puissance progressivement pour exploser enfin dans ces moments de colère et de détresse tournées vers soi et dans les dernières scènes où l'ivresse - remède impuissant - submerge toute pensée devenue trop difficile, ou simplement impossible. Belle mise en scène, aussi, utilisant une simple chaise comme un second partenaire de jeu. Belle maîtrise de l'acteur, donc, où il valorise toute son expérience de ses one man show précédents 
(...)
Telle est la marque profonde d'un spectacle qui va décidément plus loin que la simple peinture des états d'âmes de Fred. Qu'est-ce que vivre, finalement ? Se déplacer doucement d'un bout à l'autre de la table des agapes familiales ? Faire ce que tout le monde attend que l'on fasse ? N'est-ce pas réellement mourir, cela ?

Et le reste... le reste est silence, c'est ça ? 
Une précision : dans le spectacle La Fête à Fred, le résumé d'Hamlet que Fred raconte aux enfants est une "cadence", i.e une partie écrite par le comédien lui-même. Et chaque fois que j'entends celle de Jean-Paul Bibé, j'aimerais l'avoir écrite. Bon alors, on le fait tourner, ce Fred ?

7) A ces amis qui perdent si facilement votre contact,



8) Bonus tardif - j'avais oublié celui-là : d'un ami technique



Je ne connais pas ton niveau de connaissance technique au niveau du web, mais admettons que tu sois une grosse buse (j'en doute fort, quoi qu'il faut bien que tu aies quelques tares quand même), petit rappel des faits  :

1. Lorsque sur le site, tu vois un message "pour télécharger l'émission
cliquez ici" et que le  "cliquez ici" est souligné, cela veut dire, en fait, que en cliquant sur le cliquez ici, ça clique et tu peux télécharger l'émission, comme c'est indiqué juste avant le cliquez ici.

2. Alors effectivement, il peut se passer des trucs pas pareils (ou différents si tu préfères, mais j'aime bien être clair), selon ton navigateur et la configuration de celui-ci. Pour mémoire, ton navigateur, c'est le logiciel (petit programme imaginé par des mecs chiants à lunettes pour faire marcher des trucs sur l'ordi) qui te permet d'aller sur internet, qui s'ouvre dans un grand cadre avec souvent de jolies couleurs. Exemple de navigateurs connus : firefox, internet explorer, safari (plutôt pour les mac (euh, un mac, c'est comme un ordi pas mac, mais pas tout à fait, euh, wikipedia est ton ami))...

Donc, selon ton navigateur : tu vas pouvoir télécharger ton fichier sur ton disque dur (wikipédia), grace à un cadre qui va s'ouvrir et qui va te dire "enregistrer le fichier" et tu vas devoir lui dire oui, et lui dire où, y'a qu'à suivre.

Tout ça parce que je n'avais pas bien cliqué sur le lien de cette émission, de très bonne facture selon les participants et la police.



9) Et maintenant

répondre à tout ça...

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