15.3.10

843 - Admi(nist)ratif


1) Un cassoulet à Villefranche (vendredi)

L'aurait fallu un écrivain pour raconter l'angle de la lumière sur les murs jaunes de la sous-préfecture, les cols de chemise de guingois et les discours, les photos vieillies et les palmarès (saison 80-81 championne du), les moqueries et les fausses disputes, les visages, les hommes au repos - au repas - repus,
l'atmosphère gaillardement narquoise, le brouhaha,
le partage de la viande dans les grandes cassoles,
le vin rouge, évidemment,
les muscles qui faisaient encore déjà mal,
bref,
la troisième mi-temps au petit pays des hommes qui s'amusent.

2) Fucking morning (samedi)

Je regardais les viornes, le jaune grinçant d'un acacia, le bleu froissé du ciel, et je me souvenais d'un matin de printemps sur un chemin du Gers un jour que je t'aimais, que je croyais à nous au futur aux promesses,

un jour que je m'aimais,

et dans l'escalier aux marches trop larges je portais les cartons, déménageant l'ami qui divorce

comme on porte entre ses bras, jamais assez forts, vingt ans de vie commune,

comme on laisse tomber, usés par l'habitude

la peur, et les regrets

C'était un jour de printemps et l'hiver ne se décidait pas à disparaître.

3) Un trip chez les artistes (samedi soir in town)

Croulant sous les obligations professionnelles et les soucis du quotidien, les Yrf de l'atelier-expo Pourrinet Zofer sont eux aussi en période d'hibernation ; ils en sortaient ce ouikend pour un événement autour des dessins et de la danse de Sarah Nassar - danse butô, il faut le préciser.

Les dessins, comme la danse, témoignent d'une étrange pureté, agitée, nerveuse, presque spasmodique ; le vision d'un corps presque nu, poudré de blanc sous la lumière directe, évoquait la folie, la monstruosité, la souffrance (voire un film d'horreur japonais).

J'ai aimé.
Ca m'a fait penser qu'il est temps que je me remette à la danse. Non, au théâtre. Non, à la peinture. Non, à la musique. Non, à l'écritu... oh et puis zut.

4) Old family
Est-il possible de mélanger le récit du samedi soir chez Marco-le-sérénissime (dans un nouveau projet de balade autour du monde), celui d'un dimanche plutôt tranquille (à peine une nouvelle version de LoFi, ça ne compte pas) et celui d'un matin où ma banquière a décidé de me faire douter de mon principe selon lequel non, les gens ne sont pas cons, simplement ils ont du mal à communiquer ?
Peut-être.
Quelque chose se détache, quelque chose se prépare, quelque chose grandit ; la graine qui lève pense à la fleur
et se rit de l'effort.


Un doux lundi à toi - je t'envoie un bout de ciel bleu et le soleil frais sur un mur.

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