30.4.08

Po-si-tif

Soirée en compagnie de Marylin-la-voisine et de son coloc rêveur, après un épisode piscine plutôt éprouvant avec la classe de Zadig.
Une chose qui m'agace, chez les enfants (en particulier ceux des autres), c'est quand ils sont en quête constante d'attention.
Le "hé, hé, dis", le "tu m'aides à", les mots hachés qui s'adressent à toi pendant que tu bosses ou tentes de réfléchir... non seulement ça me perturbe, mais ça me met vite en colère.
Colère ? Mais c'est un signe, ça, la colère. Le signe que ce comportement touche quelque chose en moi.
Moi-même, ne serais-je pas en quête constante d'attention ? D'après toi, pourquoi faire un blog, écrire, peindre ou chanter, si ce n'est pour attirer l'attention sur soi ?
Attirer l'attention - la tension. Parce que si je finis mes journées avec les épaules crispées, la mâchoire comme remontée derrière les oreilles, c'est peut-être aussi à cause de ça. Cette volonté qu'on me rassure, qu'on me dise que je suis là, et bien là...
L'histoire d'amour superbe que je vis avec Princesse joue un peu sur ce ressort : elle et moi avons tendance, peut-être, à rechercher l'attention de l'autre - même si, quand l'attention se pose sur nous, nous avons tendance à rougir, à bafouiller, ou encore à nous lancer (surtout moi) dans un numéro de clown destiné à séduire ou à faire oublier nos défauts supposés.
Tout ça peut - l'humour, la tension, les allers-retours entre nos mondes intérieurs et le regard des autres - peut créer une distance, une distance qui parfois nous fait mal - et parfois nous sert, aussi, d'inspiration, de base de travail, de fond de commerce.
Est-ce que c'est bien, est-ce que c'est mal ? Question sans importance. C'est un élément de notre (de mon) fonctionnement personnel, et il arrive qu'il me (qu'il nous) rende malheureux, comme il arrive que nous en bénéficions.
Cette intro dans le plus pur style "Et si je me lançais dans la non-fiction" d'une part parce que j'ai terminé le livre sur la diététique (rassurez-vous, je ferai la pub quand tout sera bouclé), et aussi parce que j'admire les artistes qui savent effacer cette distance pour être au plus près, au plus juste de leur... de leur quoi, d'ailleurs ? Folie, imaginaire, foi, monde intérieur ? Un truc comme ça.
Et justement, une des artistes qui m'inspire le plus dans ce domaine, c'est la très-belle Camille :
la voilà en train d'expliquer son travail en anglais, et moi, je fonds, j'écoute, je m'inspire



et la suite,




Encore une que j'épouserais avec délices (j'ai toujours rêvé de visiter la Polygamie), parce que ce serait bien qu'une fille aussi créative fasse attention à moi...

Ah, vous voyez, on y revient. Et si c'était un artiss mec, je m'exclamerais sans doute moins.
Tssk tssk tssk, faut vraiment que je couche avec ma psy (comme ça, je serais sûr qu'elle m'écoute)...

Un bouquin intitulé Comment coucher avec son psy, ce serait sympa, n'empêche.

Sinon, vous, ça fuse ?

28.4.08

Work in progress

Gulucides, pritides et grotéines se battent dans ma tête pour faire de la place : le bouquin sur l'alimentation devrait être terminé demain, inch'aïoli.

Pourtant des monstres rêveurs cognent à la porte - nouvelles, dessins, photos et musique ; mais faut manger, d'abord, non ?


Hi hi hi hi...Publier le message

27.4.08

Back from outer space

me revoilà,
avec ce qu'on appelle souvent des souvenirs de vacances (mais je garde les photos pour moi).
Le dictafond était en panne, mais

Le bruit exact de l'eau
tombant dans l'abreuvoir
et l'écho du ruisseau descendant vers la mer

et

Une cloche, qui sonne, le soir, l'angélus
Où nous n'irons pas mais nos âmes
Flottaient calmement vers le ciel

ainsi qu'une participation exceptionnelle de Princesse,

de l'eau, et nos âmes


C'était pour la rentrée.

Sinon, vous, ça roule ?

19.4.08

Freeing the mind

Bon allez, je prends la semaine en off, pour terminer le bouquin et m'occuper de mes agneaux.

Mais je ne vais pas vous laisser comme ça, ce serait triste.

Alors, deux liens. Le premier, purement divertissant, avec Alain Chabat dans un trip perso.

Le second, beaucoup plus complexe. C'est un exercice de développement personnel et d'hypnose collective.
Cliquez ici, et lancez le clip dans une nouvelle fenêtre, puis revenez sur cette page.
Si, si.

Combien de temps tenez-vous sans hurler ou gémir ?
C'est bien. Continuez.
Si, dans les jours qui suivent, ni les paroles, ni la musique ne viennent vous perturber ; si vous ne vous retrouvez pas à le siffloter, le chantonner ou le marmonner, alors, c'est prouvé : vous êtes un maître zen.

Tra-la-la-laaaaaa....

Sinon, si vous êtes né un 19 avril, bon anniversaire - surtout si vous êtes mon papa.

18.4.08

In memoriam

Ici s'insère un souvenir :
soirée -musique-Régis et Nan et Gomez, Princesse et moi -
musique, et tout fut dit


Sinon, c'était juste pour noter une idée de roman-saga, que je finirai cet été

Le premier comprit que le corps était inutile
Le deuxième comprit que les nouveaux êtres pouvaient être reliés entre eux
Le troisième se demanda ce que deviendrait la terre sans le corps des hommes
Les suivants combattirent autour de l'idée
Enfin, il y eut une fusion cosmique, et tout fut dit.

Et voilà, y'a plus qu'à développer.

Bises de Gomez, Reg et Nan, Princesse et moi

17.4.08

Action men

Tiens, et si je parlais un peu de poésie, de littérature et de douceur, bref, de rugby ?
Hier, les Gonins (nous, quoi) affrontaient les Tou'win ; on s'en est bien sortis, après un départ en demi-teinte, en particulier grâce à notre réserve de joueurs, si pléthorique que nous prêtâmes quelques éléments à l'adversaire qui souffrit de nombreuses blessures (la maffre, les gars).


Si je vous informe ici de résultats sportifs dont vous vous tapez peut-être la paupière, c'est que l'équipe des Tou'win, nos honorables adversaires, possède une particularité qui ne cesse de m'enchanter : c'est en effet la première équipe Gay & Friendly de la région toulousaine. Et moi, bin, je ne sais pas pourquoi, je trouve ça génial, de remettre en question le côté "onépadépédé" du sport, et du rugby en particulier - où le délicat terme de "gros n'enculé" s'utilise (s'utilisait ?) couramment pour décrire des sentiments inamicaux. Oh, ça ne nous a pas empêché les plaisanteries plus ou moins fines, mais on les fait de toute façon, alors hein... l'année prochaine, si tout va bien, on les échangera avec nos adversaires - là, on était encore un peu empruntés.

Bon, Oh!91 et son pote WajDi risquent de me dire que tout le monde sait déjà qu'on peut être homo et sportif (p'tain, deux subordonnées, c'est lourd comme phrase, faut que je me surveille, moi) ; mais voilà, hop, c'est dit. Et vous, vous en pensez quoi ?

15.4.08

Faudrait que...

Déjà mardi, et pas de post ?
Pourtant, faudrait que je vous parle de ce ouikend à Fréjus ; de la villa Aurélienne, où nous fûmes princièrement logés, et où le parc antique me prêta ses couleurs pour une série de dessins, cependant que Princesse présidait un concours de nouvelle ; de Marc, de la librairie Charlemagne, des responsables de la médiathèque au dynamisme d'airain (j'aime bien dire d'airain, même si je ne vois pas très bien ce que c'est, comme matière) ; de Marie-Françoise et de sa voiture à malices, qui s'occupa de nous et de nos sacs avec une immense gentillesse...
A moins que je parle des restaurants, ou de cette longue matinée passée sur la plage à écrire côte à côté sans trop savoir où cela nous menait ? Ou des romans que j'ai lus - Alain Turgeon, excellent, Pascal Dessaint, bluffant de maîtrise, et puis un ou deux autres achetés pour l'occasion...
Bref, faudrait, faudrait, faudrait.
Mais mon dictaphone est tout engorgé des notes que j'ai prises pour le bouquin sur la diététique, et il serait temps que je transcrive tout ça, car la deadline approche. Bref, faudrait que je poste, mais là, je n'ai pas le temps.

Et, de toute façon, vous êtes probablement en vacances.

10.4.08

Prince qu'on sort

Princesse, ce ouikend, signe et préside à Fréjus. Je ne sais pas bien où ça se trouve, sauf que c'est au bord de la mer et à huit heures de train.

Et vous savez quoi ? Elle m'emporte dans ses bagages. Yipeeeeeeee ! (merde, où j'ai mis mon maillot spécial poutre apparente ?)

J'en profiterai pour avancer sur le guide de diététique que je prépare pour Eyrolles, et qui me tient un peu à l'écart de ce blog, vu que je m'amuse comme un petit fou à le faire... Glocides, prutides et autres amylases n'auront bientôt plus aucun secret pour moi, et je pourrais enfin me taper des après-match bien arrosés en toute sérénité.

Comment ça, c'est pas du l'art ?
Allez savoir...

6.4.08

In Bed with Lucia Etxebarria

Bin quoi, j'ai aussi un peu le temps de lire, non, plutôt que de me précipiter sur mon futur travail en retard ?

Pour l'instant, je passe de vie en vie dans un petit quartier de Madrid avec Lucia Etxebarria (scusez pour les accents) : putain, trop forts, ces espagnols ; dans ma voiture m'attendent le dernier Pascal Dessaint (qui est un peu notre maître à nous les écrivains toulousains, toujours gentil, toujours précis, toujours de bon conseil) et Tu Moi d'Alain Turgeon - mais si, ce type qui a écrit le sulfureux Gode Blesse et qui dit des choses aussi poétiques que "je pense au suicide, mais rarement le mercredi" (merde, je ne retrouve pas la citation exacte).

L'un et l'autre de ces livres ont été glanés au salon de Balma, où il faisait beau hier, et où vous verrez des gens aussi intéressants que nos copines des Filles du Noir (Patricia Parry, Solenn Colleter, Magali Duru, Fabienne Ferrer... tiens, il en manque une ? en tout cas, je ne mets pas les liens tant qu'elles n'ont pas un site en commun), le grand Guillaume Trouillard (Colibri, prix de la BD libé 2008, qu'il défend avec son enthousiasme habituel malgré une distribution un poil confidentielle, mais que font les libraires ?), Pascal Dessaint et Alain Turgeon, donc, et sans doute plein d'autres que je n'ai pas eu le temps de découvrir - mais peut-être que j'y retournerai ce soir, je vous en reparle ensuite.


Comment ça, vous n'avez pas la chance d'habiter à 10 mn de Balma ? Ah bin zut. Bon, pas grave, vous pourrez trouver ces livres sur Internet, ou chez votre libraire (faut le secouer un peu s'il ne connaît pas).

Comment ça, vous aviez envie de lire là, maintenant, tout de suite, les librairies sont fermées et vous n'avez rien de prévu ?
Pas d'inquiète. On a du blog.
D'abord le nouveau venu, celui de Georges Flipo, auteur à vertiges - dont, en parlant de salon, vous trouverez ici une excellente chronique sur le Salon du Livre de Paris, pardon, le Salon tout court (sinon je perds vingt points).
En parlant de Georges, j'ai vu hier dans le salon-galerie d'Yrf et Véro une version théâtre d'appartement de Au bout du comptoir, la mer, de Valetti (que je ne connaissais pas, vil inculte que je suis). Un texte magnifique, et l'acteur était parfait (beaucoup mieux que celui de la vidéo, et il reste des places pour vendredi et samedi prochain), mais est-ce un hasard si le chien imaginaire s'appelle Flipo ? Dis, Georges, est-ce que tu le sais ?

Bon, ça y est, vous avez de quoi faire ? Je retourne au lit avec Lucia.

(du temps s'écoula)


PSSSSS : tu pas t'inquiète, Princesse, j'ai finalement opté pour aller gambader dans le pré avec les Gonins...

5.4.08

Beati pauperes spiritu

La foi est un réflexe de défense.

Un des meilleurs, à ce qu'on dit. C'est vrai quoi, avec une foi vous êtes protégé contre tout, y compris les douleurs les plus fortes, non ?
Peut-être pas protéger-protéger, hein. Mais amortir, sûrement.

Quelqu'un que vous aimez meurt ? Pof, religion. Royaume des Cieux, Nirvanâ, Océan de Lumière, hop, il est casé, vous souffrez moins.

Et ça marche. Regardez ce qu'a dit un homme d'église (espagnol, je crois) en parlant d'une non-euthanasie récente (celle de Chantal Sébire) :
"Jésus, lui aussi, a beaucoup souffert, et il a une une fin très digne".

Seul un homme rempli à ras bord de foi peut dire une chose pareille.
Au début, je l'ai pris pour un argument anti-euthanasie. Le genre : bon allez, regardez ce qu'il a souffert, lui, vous allez pas nous enquiquiner avec votre cancer/maladie dégénérative/état de légume".
Je l'ai même pris pour une accusation directe de la personne en question (faudrait que je cherche son nom, ça ferait plus court) : "Bin quoi, c'est juste un visage qui se déforme, il le reste tout le reste, les livres, la beauté, la nature, la contemplation... Tandis que le Jésus, lui, il a pas eu le choix : il avait un monde à sauver, et c'est autre chose qu'un p'tit problème esthétique".

A la radio, un homme était en colère après ces paroles. Et putain, je pouvais le comprendre.

Et puis non. J'ai compris. C'est la foi qui parle. Le réflexe de défense contre la douleur ultime - celle de se voir obligé de mettre fin à ses souffrances.

J'imagine ce qu'il pensait, ce type. Que si on avait la personne en question, après avoir consulté moults psychologues et hommes de foi, avait décidé en son âme et conscience qu'attendre la mort serait trop humiliant, trop épuisant, trop douloureux sans que rien ni personne ne puisse la soulager, alors on aurait confié cette femme à sa propre foi, et on l'aurait aidée à mourir dans la dignité. Parce qu'on peut le faire.

Et il pensait aussi "En Inde, j'ai vu un mendiant horriblement défiguré, qui riait et acceptait son sort. Il avait la foi. Pourquoi ne parviens-je pas à insuffler la même foi à cette pauvre femme ?". Donc, référence automatique au patron et à sa vie. Enfin, à la dignité de sa mort.

Finalement, ce prête, il prônait l'encadrement légal de l'euthanasie, non ?

J'avoue que je ne sais plus (et je n'arrive pas à retrouver la référence exacte, j'ai attrapé ça d'une oreille hier soir sur France Info et ça m'a titillé le pensage pour plein de raisons).

4.4.08

Soleil

Une lectrice commentatrice anonyme me demande du soleil dès le matin. Et elle a bien raison, tiens. Surtout qu'en ce moment, c'est facile.

Donc, en vrac, quelques points de soleil :

La couleur du ciel au-dessus du Stadium - les Gonins en nombre, sur le parking, à attendre des adversaires qui ne viendront jamais ; quelques mots avec Fifi, Fred ou Chabalounet. Longtemps que je les avais vus, ils me manquaient.

Les galettes de Princesse consolent du non-match.

La main des garçons dans les miennes, ce matin sur le chemin de l'école ; la ville descend sous nos pieds, Anton chantonne ses tables de multiplication, le soleil pose la main sur les toits des maisons.

La glycine qui fleurit, Parc Bonnefoy, au-dessus d'un punk à chien - le chien joue dans le désordre avec un bouchon en liège.

Marcher près du canal - le bonhomme des feux me laisse toujours passer. Marcher près de Princesse, vers le Capitole, entre les magasins qui ouvriront plus tard ; attendre l'heure dans une église (pourquoi pas ?), regarder les lignes des vitraux dans l'épaisseur de l'air.

J'aurais aimé voir un prêtre ; il y a une question que je dois lui poser. Je sais qu'il n'aura pas la réponse, mais c'est sans importance.
Du coup, j'ai demandé à son boss de m'envoyer un signe, ce qu'il fit, obligeamment : Vévette-la-chouette, ma voisine d'avant (qui adorait nous regarder passer de derrière ses rideaux, et nous tenait la jambe pendant des heures) s'est matérialisée dans le métro.

Un signe, à n'en pas douter. Mais de quoi ? Je n'ai pas le début d'une réponse.



Sinon, ce post était sponsorisé par Sergi Pamiès, qui envisageait d'écrire un texte sans adjectifs. Oui, ça paraît jouable.

3.4.08

Au boulot

A peine réveillé, je me suis fait engueuler par une lectrice de ce blog: "Comment ça, feignasse", me jeta-t-elle en plein Parc Bonnefoy, "tu haikutes, tu haikutes, mais quand te mets-tu à écrire ?"

C'est vraiment trop injuste, me dis-je en redressant la coquille sur ma tête. Haikuter, c'est écrire, non ? Et pis des nouvelles de moi, il n'y en a pas tant. Et pis j'étais malade, et pis j'avais du boulot, et pis...

Désolée, lectrice, mais j'aime changer de support. Tiens, par exemple, hier soir, c'était carnet et magnétophone. Pour le carnet, faudra que je montre à Gros Chien, mais ça se met furieusement à ressembler à un scénario de BD ; pour le magnéto, demandez à LoFi...

Sinon, il paraît que Princesse a fait un post ce matin : je meurs d'envie de le lire, pas vous ?

2.4.08

Covoiturage

Frédérique Martin, incorruptible présidente du jury à l'arrière ; Sergi Pamiès, concurrent transpyrénéen à la place du bon vivant, et moi au volant - en direction de Mirande, Gers, pour le prix Lire en Vert des lycéens agricoles.

Cinq nouvelles sélectionnées : "Foetus", de Sergi dans Aux confins du Fricandeau, (Rocher, 2001) "La trompe d'Eustache" de Marie-Josée Bertaux dans Talons de Verre (Rocher aussi, 2005), "Juju la Poulpe" de Patrick Laurent (Une baleine dans le désert, Elytis, 2003), Plongée, de moi dans Petit Guide, et "Les temps changent, mon bon monsieur" de Jean-Pierre Treilles dans la très bonne revue Brèves n°80, lauréat ravi d'avoir fait 500 kilomètres pour se retrouver au milieu de la douceur gersoise et des lycéens passionnés.
Une journée à parler d'écrire, à écouter les questions, à présenter lectures musciales et tentatives d'atelier d'écriture, et surtout à profiter de l'enthousiasme des étudiants, de leurs sourires et d'une organisation aussi complexe que sans faille : le bonheur, quoi.

J'ai tenté d'expliquer au groupe qui m'écoutait comment la vue d'une taupe morte dans l'herbe était pour moi un signe (ouais, parce que me retrouver sur le lieu de mes vieux crimes, et dans une situation presque identique - des élèves qui m'écoutaient - faisait remonter en moi un goût étrange, l'envie d'y être et de ne pas y être, de rester et de repartir) ; vu les regards qu'ils m'ont jeté, j'ai changé de sujet avant qu'ils ne préviennent l'hôpital psy le plus proche... lectures, donc, la guitare en bandoulière, questions et réponses, et ces moments où on se dit que rencontrer des lecteurs - même ceux d'un bouquin qui n'a plus vraiment d'existence propre - est un des meilleurs moments de la vie du n'écrivain.

Rencontrer d'autres écrivains, aussi, est un plaisir rare ; même si nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour discuter avec Patrick, Marie-Josée ou Jean-Pierre, je me suis rattrapé en bavardant à bâtons rompus avec Frédérique et Sergi dans ma voiture - aidé en cela par les bouchons qui assiégeaient Toulouse et nous ont forcé à des détours retors.

Bonne nouvelle, donc : les nouvelles sont lues - peut-être plus en Catalogne qu'ailleurs, mais elles sont lues, parfois même appréciées.

Un mot tout particulier sur Sergi Pamiès, dont j'avais adoré l'avant dernier livre, intitulé Le dernier livre de Sergi Pamiès, et rien que le titre, vraiment, résume le personnage : drôle, détaché et curieux. J'ai même osé lui dire que j'adorais sa façon de tordre-assembler les phrases et la langue, de travailler le style sans avoir l'air d'y toucher pour des histoires à la construction inimitable. Bref, je suis fan, et si vous ne l'êtes pas encore, lisez et vous le deviendrez.

Bon, retour aux réalités : me revoilà scotché à mon PC, avec du taf à tomber (et un Zadig maladou à garder), pas plus de doutes que d'habitude - pas moins non plus - et quelques idées qui remuent doucement dans la tête.

Sinon, dans la série "Dans ton haïku", il y a celui-ci que je n'ai pas eu le temps de taper hier matin :

Sept oiseaux en ligne ondulent
Des lampadaires éteints
Au croissant de la lune