30.11.07

Grosse fatigue

Il y a la fatigue de l’hiver, celle de trop de projets qui s’enchaînent ou se chevauchent, celle du travail au quotidien (même si, par la grâce des dieux de l’Art, le quotidien dans sa routine nous est généralement épargné), celle des soucis ordinaires liés à nos proches… et puis il y a la fatigue que l’on s’inflige en soulevant ce problème qui nous paraît crucial des différences qui nous opposent encore l’un à l’autre, nous renvoient dos à dos, nous retournent et nous mordent jusqu’à la colère. Et surtout, jusqu’à deux heures du matin.

Bon, j’admets, c’est surtout moi. Je prends tout à cœur (à corps aussi) et je choisis mal mes heures pour la palabre. C'est que que j’ai peur des serpents, moi, des maux larvés qui grandissent jusqu’à ne plus pouvoir sortir, et finissent dans le non-dit, le on-va-faire-avec, le c’est-pas-grave-ça va-passer. Et ça passe en effet, ou ça s'en donne l'air : on ne sait plus mettre de mots sur tout ce qui nous mine, mais c’est là quand même, lourd et sans nom, ça continue de grossir et ça finit par éclater, ça en fout partout, ça fait du bruit, du sang et des larmes, ça n’est pas beau à voir…

C’est pour ça que moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier, ou alors je refuse! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d'un petit morceau, si j'ai été bien sage.

Si ma mémoire ne me trahit, c’est l’Antigone d’Anouilh qui criait cela.

Et c’est vrai qu’elle était fatigante pour son entourage, Antigone.

N’empêche que c’est mon héroïne.

Mais que pour mon héros (et dieu sait qu’aujourd’hui le héros est fatigué !), je vais la mettre un peu en sourdine, ma pasionaria.

Tenez, je lui laisse trois jours pour se reposer, à mon héros. Trois jours sans moi, sans questions, sans harcèlement. Et trois nuits.

Bon, d’accord, je triche : nos activités nous appellent chacun de notre côté…

Et sinon, il paraît qu’on va passer à la télé.

Mais on a le temps d’en reparler...

29.11.07

Mon Freud à moi

La tête froide, le coeur léger et les larmes aux yeux (mais c'était le froid du matin), je m'en revenais nonchalant de chez mon Freud, qui au passage m'aime tellement qu'al (un pronom neutre, ça manque, en français) voudrait me revoir.

Flatté, je suis, évidemment ; j'aime, même si ça me fatigue un peu, gratter mes vieilles croucroûtes pour voir si ça saigne encore dessous, si ça s'est infecté, si ce ne sont pas les tampons d'une monstrueuse béance... Mais non, a priori, rien que de très ordinaire : un peu de vrac dans la tête, beaucoup d'envies, quelques principes rigoristes façon vieux juges débonnaires qui ont fait leur temps et ne demandent qu'à se reposer maintenant.


Sinon, le trè sparisien buzz sur "Emma je t'aime" prenait fin aujourd'hui : c'est une agence de pub, Paul et Emma n'existent que dans les archétypes de nos coeurs - donc, les publicitaires savent que l'amour, ça intérfesse les gens (coquille de frappe trop belle pour que je l'enlève) : un jour, ils feront pareil avec la foi, et ce sera encore plus marrant (non c'est vrai quoi, le principe est sympa, mais le texte est moyen... vous avez déjà écouté I believe in You, de Vieux Neil ? Ca, comme texte, ça aurait eu de la gueule : "Je crois en toi, Emma"

Maintenant que tu as compris
Que tu savais te perdre
Es-tu toujours là
Alors que coule à vau-l'eau
Tout ce que tu croyais

Maintenant que tu t'es faite mon amoureuse
Crois-tu que je puisse le changer comme ça
Comment te placer au-dessus de moi
Est-ce que je mens quand je te dis
Que je crois en toi...




Sinon, le blog de Coyote Joe m'informe de la mort de Fred Chichin, la moitié sombre des Rita ; etCJ se dit en même temps que notre adolescence se meurt alors que nous ne sommes toujours pas adultes. (On s'en fout, Joe, nous serons de beaux adultes quand nous nous serons souvenus que nous étions de chouettes ados.)
Je suis moi aussi désolé que le guitariste-compositeur des Rita Mitsouko ait quitté aussi vite la partie de la vie ; mais devant le boulot qu'il a fait, son intégrité et l'ampleur de son génie musical,

Good game, mate...

28.11.07

10 minutes chrono

Tiens, un exercice marrant : écrire ce qui vous passe par la tête le plus vite possible en 1 minutes, en censurant le moins possible...

Ce que je ne dirai pas à ma psy

demain je vois ma psy pour la troisième fois, j'ai toujours un peu peur qu'elle me dise que je suis fou,
mais je m'en fous
je lui répondrai que c'est agréable
de vivre une vie de troubadour.

Je ne lui dirai pas :
- que parler m'a fait du bien. Sur ce blog et à elle.
- que je me rends compte à présent de mes qualités et de mes défauts (si, si, j'en ai plein), j'en suis heureux.
- que la psychanalyse en général me laisse un goût d'insatisfaction, et que j'y préfère le yoga qui détend et le rugby qui permet de canaliser son agressivité sans l'inhiber (ce que j 'ai tendance à faire, quand même) ;
- que quand j'étais petit, je rougissais de honte à l'idée des mots Dieu, Amour et Sexe, et que je passe beaucoup de temps à les clamer haut et fort maintenant ;
- que mes tensions m'agacent toujours, mais que je sais un peu mieux à quoi elles sont dues, et que parfois même j'en profite ;
- que j'aime Princesse, mais que cette histoire de fidélité sexuelle, vraiment, nous pose un léger problème de couple ;
- que j'aime beaucoup quand elle me regarde et qu'elle m'écoute, parce que ça flatte mon narcissisme naturel ; mais qu'assumer celui-ci est nécessaire à la démarche artistique et que franchement je m'amuse tellement en ce moment que je veux continuer.


Pfff, merde, j'ai dépassé de 5 secondes. Une vraie quiche. Mais c'est la faute à Steph, qui m'oblige toujours à faire les listes comme il faut sinon elle gueule. Allez, quoi, Steph, un poutou ?


Et sinon, ce serait marrant de transformer ma psy en lectrice, non ?


Bon, ensuite, la répète d'hier soir s'est bien passée ; LoFi existe, le groupe a même un imprésario auto-proclamé ; on s'est tellement vidés qu'on était tout mous aujourd'hui. On ne sait toujours pas si les gens du bar ont apprécié ou non (2-3 salves d'applaudissements, des silences intéressants, quelques yeux brillants, 1 danse - mais c'était moi - et pas un mot en sortant, ce qui est un peu glaçant mais qu'on peut comprendre ; nous, on sait qu'on a été bons).


Et sinon, vous, ça va ?

27.11.07

Fais voir, un peu...

C'est ps un vrai post (il est dessous), juste un test...

Je regarde ce que donne la "vidéo" avec le tout premier LoFi ever... ouais, un peu long pour un simple son de 415 k...

zzzz.....

zZZZZZ....

ZZZZZ?Z?Z?Z?Z, keuf je fume beaucoup en ce moment...

Et vous, ça charge ? Ici, déjà trois plantages... Visiblement, passer du mp3 à la vidéo est compliqué...

ah bin non ça ne marche pas. LoFi est sauvé... pour l'instant.

Et ça devient un peu compliqué, non, de suivre tout ça ? Pff, l'hypertexxxx, on dira ce qu'on voudra, c'est pô facile...

Fais voir, un peu...

C'est ps un vrai post (il est dessous), juste un test...

Je regarde ce que donne la "vidéo" avec le tout premier LoFi ever... ouais, un peu long pour un simple son de 415 k...

zzzz.....

zZZZZZ....

ZZZZZ?Z?Z?Z?Z, keuf je fume beaucoup en ce moment...

Et vous, ça charge ?



C'est plus simple...

Plutôt que de vous raconter la soirée d'hier, avec décision de fresquer le mur et travaillage d'une phrase musicale simple, on vous a fait un petit clip... Si jamais ça marche, je crois que j'abandonnerai le blog LoFi pour tout migrer ici.




Et sinon, nous, ça va : ce soir, on répète en public à l'Imprévu (7 rue Jean Aicard, Fbg Bonnefoy, métro Marengo) de 20h30 à 23h.
Dress code "on est à la maison, on joue en charentaises").
Pour ceux qui craignent la soirée mégahype, pas peur : c'est juste un bar de quartier qui nous accueille pour qu'on fasse un peu de bruit entre copains (et pour les Gonins qui lisent, c'est le bar où on finit quand on joue contre les Anges Gardiens aux Sept deniers, si si, celui avec les pichets de bière...).

A ce soir ?

26.11.07

Lundi matin

L'avantage du blog, c'est que ça me permet d'ordonner le bordel dans ma tête...

Réveillé dès l'aube (9h30) par un coup de fil anonyme, me voilà tout plein du stressou du matin, luttant farouchement pour organiser le plan de ma journée, vu que mon agenda magique (tm) est vide ; alors par quoi je commence ? Coups de fils à ds éditeurs de guides, pour leur vendre de la traduction ? Ecrivage du projet que je dois présenter à deux-trois personnes la semaine prochaine l'occasion du salon de Montreuil ? Nettoyage du grand bazar de l'appart ?
Sans parler des choses aussi triviales qu'acheter des cordes pour la guitare (voir LoFi, peut-être), poster des Petits Guides pour un copain dans le besoin, faire les courses, répéter avec la Teigne (ah non, ce n'est pas trivial, même que le CD est enfin en vente, si ça vous intéresse postez un commentaire, je vous en mets un de côté pour une somme modique)...

Et puis ce n'est pas tout : il faudrait que je vous raconte la fin du ouikend : la crise d'écriture en plein dans un bar tendance, les dessins qui émergent sous l'influence bénéfique de Cédric Gomez, les coups de fil de Princesse harcelée par tous les gens qui la voient et tombent amoureux d'elle au premier regard (et comme je les comprends...), et tout un tas de petits trucs... mais ça fait trop liste, d'ailleurs je viens d'utiliser deux fois de suite des points de suspension, ça prouve bien que je pédale dans la semoule.

Alors, attends, ordonnons ça...

"We may be through with past, but past ain't through with us". Voilà ce que répète le film Magnolia, prêté par Gomez (avec une jolie BO d'Aimee Mann), dont nous avons décortiqué le scénario jusqu'à des pas d'heure du matin.

Non, le passé n'en a pas fini avec nous. La somme des colères et des doutes, des sentiments coupables et des regrets nous poursuit de sa vindicte, comme un talonneur adverse qu'on aurait poussé un peu trop en travers.

La solution qui s'impose alors, plutôt que de s'exposer à ses basses vengeances, est de l'affronter sans attendre. C'est peut-être douloureux, et on peut perdre, bien sûr ; mais cela économise au moins le temps d'attente et/ou la surprise, plus tard.

Ainsi, hier, je suis rentré dans la gueule de mon passé. Accompagné de Princesse et de Cédric Gomez (lui-même affligé d'un joli petit chagrin d'amour qui lui fait prendre les chiens perdus qu'il croise pour des compagnes idéales), je suis retourné sur le terrain de mes anciens bonheurs.

Le Gers, par la route touristique. La maison qu'on avait construite quand on était encore "Nous", avec mon ex - la maison dont si souvent rêvent Anton et Zadig, sur la butte, entre les arbres, dans une campagne désolée.
Bref passage, moins amer que dans mon souvenir : la mêlée s'annonçait bien.
Puis nous avons obliqué vers les collines du Gers ; passage obligé dans la tartinerie-librairie de Sarrant, qui vit grandir Anton et Zadig entre les livres et le chocolat ; retour vers les collines de Gers où, oui, je le certifie, j'ai été heureux, il y a une vie ou deux.
La ville de Fleurance offrait une brocante : en artistes amusés, nous y avons flâné. Fidèle à son surnom de "Gros Chien from Nowhere", Cédric Gomez a déniché un bouquin magnifique, lui aussi connecté au passé : Chien Bleu, de Nadja, un poème peint que j'adorais lire avec mes fils.
L'air était aussi léger que nous, froid peut-être : dans ce coin-là, je ne risquais pas de mauvais coups.

Ensuite, il était temps de rendre visite aux gens (et à leurs chiens) que j'aimais bien, dans ce pays. Là, le talonneur du passé, que je croyais calmé, est devenu plus belliqueux : une petite gifle en retrouvant des amies, que j'avais laissées amoureuses et pleines de doutes, devenues femmes au foyer attendant des jumeaux. Bon, j'étais quand même au courant, et ça m'a fait plaisir de les voir toutes les deux dans leur petit paradis pour chiens et futurs enfants à deux mamans.
Rien de grave : le passé avait décidé de répondre présent. Le pugilat avait commencé.

Quelques maisons plus loin, j'allais retrouver D., mon vieux pote de quand j'étais prof, et sa petite famille. Un seconde ligne solide, calme et intègre comme un terril.
Un chien nous a accueilli. Un chien, et un coup au plexus : non, D. n'habitait plus là. Il était en quarantaine, ailleurs, avec une autre femme.
Et je me suis retrouvé à rendre visite à celle qu'il avait laissée dans sa maison, qui faisait face à tout ça avec son courage de grande fille ; et je me suis retrouvé à faire face à celle que moi-même j'ai laissé, dans des circonstances identiques, il y a quelques années.

Sur le cul, secouant la tête pour retrouver mes esprits, j'ai bien dû en convenir : le talon du passé a un sacré métier. Il venait de me renvoyer à mes chères études d'un bon coup de boule.

La partie n'était pas finie : le retour vers Toulouse s'est fait dans l'obscur, entre les silences et la météo marine de France Inter. Puis, un peu plus tard, pour des raisons qui nous échappent, Princesse et moi avons affronté ensemble le baroud d'honneur du passé : une vieille colère que nous croyions muselée s'est dressée entre nous.

Alors, en personnes sensibles, nous l'avons écoutée et apprivoisée.

Ce matin, le téléphone a sonné la fin du match. Je regarde le talonneur adverse dans les yeux. On a gagné, je crois. J'ai gagné, même si la vie est un sport collectif.

Je lui serre la main et je lui dis "Good Game". Il me sourit de l'air du type qui en a vu d'autres.

Peut-être qu'on se retrouvera. Je serai prêt - je sais à présent qu'il a une sacrée droite, mais qu'il joue plus ou moins dans les règles.

....

Ca y est, mon agenda s'est rempli, je me mets au taf. Enfin, pour être précis, je me fais un LoFi sur le même thème.

Et sinon, vous, ça va ?

24.11.07

Samedi soir, c'est permis

Princesse en voyage, Cédric Gomez couché au lit pour cause de biture du vendredi, les voisins en goguette, me voilà à la tête d'une jolie soirée célibataire en perspective.
Vous pensiez que j'allais sortir, m'éclater dans des bars plus ou moins louches en m'enivrant de rhum et de sourires, tout en avançant sur mes 12 projets en cours ?

Notez, c'est pas exclu. Sauf pour le rhum, j'aime autant la bière. Mais je n'avais pas posté de toute la journée, ça me faisait comme un remords...

Alors quoi dire ? Bon, bin ici tout va bien, le match de rugueux-bi d'hier était très sympa, viril mais correct, et nous avons joué comme des dieux du stade (bientôt le calendrier, Yrf ?) ; aujourd'hui, Gomez et moi-même nous sommes lancés dans le bâtiment.

(attention anecdote) On devait lui refaire des étagères, on a tout mesuré et on est allé chez MeroyLerlin ; arrivés sur place, on s'est bien marrés à tourner entre les rayons, à calculer et tout et tout ; et puis on s'est dit que ça nous saoulait d'attendre en caisse et de se sentir obligés de se mettre au boulot juste après, alors on a lâché l'affaire et on est rentrés se tasser une bonne biérote et un petit extra de Canabols histoire de dire.
Une vraie bande de fainéants et d'intermitteux du spectacle (marque déposée par Ronez de Cup of Tea), quoi. Tout très sympa. T'inquiète, mon Gomez, on se les fera ces étagères.


Et puis quoi ? Bin, comme d'hab, réfléchissage, écrivage, jouage de musique et discutage avec les gens. Ca, c'est du samedi soir.

Il y en a vraiment qui n'ont rien à raconter, non ?

23.11.07

Non, Jeff, t'es pas...

Un truc qui me traîne dans la tête depuis quelques jours...

Il a
Ces derniers temps
Un léger sentiment
D'absence à lui-même


Un
Détachement
Par accident
Le fil qui le tenait s'est aujourd'hui décroché
Ressort cassé

Il sent
Ces derniers temps
Un vague flottement
Quand il dit je t'aime

Sans
Y croire vraiment
Il souhaiterait pourtant
Que les mots ressemblent à des cadeaux
Pas à des faux...


Oui, je sais, il faut que je revoie la fin. Et la musique qui va avec. C'est le principe des débuts.

Ah, et puis parce qu'on ne s'appelle pas Causse sans aimer le froid pays qui est le mien, vous pouvez peut-ête jeter un oeil ici : le FLA (Front de Libération de l'Aveyron) existe-t-il vraiment?

22.11.07

N°300

Tiens, un post n°300...

J'hésite un peu entre un nouveau texte sur l'épopée des Gonins, une critique dithyrambique de cet album génial qu'est Colibri de Guillaume Trouillard (éd. de la cerise), un tour d'horizon des blogs que j'aime bien (vous connaissez celui de Thierry Lenain ?), raconter le mercredi des enfants ou le travail qui avance doucement.

En fait, j'ai mieux à faire. Un n°300, ça se joue pas perso, ça se partage.

Alors, une question en direct :

- Princesse, comment tu vas ce matin ?

(consigne : répondez à cette question en 500 signes minimum)

- Pour le n°300, on n'aurait pas pu faire en 300 signes? Et sinon, je vais bien, merci, comme un matin où on s'est levés à 4h et rendormis et réveillés (réveillés?). Une grande bouffée de joie tout à l'heure en venant te rejoindre parce qu'il fait beau et doux et que la journée est à nous (le monde aussi, mais on n'a pas fini les papiers). Aucune idée de combien de signes ça fait, si ça se trouve j'ai dépassé, on pourra faire un report sur le n°400?

Bon, je ne compte pas (à cause que quand on aime...). C'est vrai qu'il fait soleil dehors, et dans nos têtes et nos coeurs et nos ventres.
La journée serait parfaite avec un orignal, mais elle commence déjà très bien comme ça.

(à suivre : mais pourquoi un orignal, peut-on écrire sur Colibri, que signifie Em(m)a je t'aime, les enfants sont-ils reposés, etc.)

(Et puis si vous aimez comme moi tomber sur des blogs surprenants en faisant une recherche sur autre chose, avec des commentaires au moins aussi délirants que l'article, bin vous pouvez toujours cliquer ici...)


21.11.07

Bon anniversaire

"Mon tonton" aka "Kikou nakunoeil" alias Bôôôf fêtait avant-hier son énième anniversaire. Je cherchais un cadeau.
Je me suis dit que j'allais lui faire un texxxx.


Pour ton anniversaire, que pourrais-je souhaiter
Sinon
Que tu marches dans la voie
(celle qui est la voie n'est pas la voie véritable, insère ici un bonze ou un samouraï)


Que les journées dont tu rêves

Soient devant, soient derrière
Soient présentes surtout


Que pourrais-je souhaiter à toi qui es la force
Et la douceur aussi
Et le père et l'exemple
Et l'enfant que tu fus
Et l'amant, et le rire
Et un homme
D'ici

A toi, rien
Que les saisons qui viennent
A chaque fois fleuries
Et le vif du sourire
Même les jours de pluie

A moi, je me souhaite
D'avancer comme toi
En grandissant sans cesse
Sur un chemin choisi

(Et qu'aussi, je mérite
De rester ton ami).

/en vrac des souvenirs des soirées des mariages des rires et des nuits
ton calme et ton sourire et ton ardeur aussi
les mots que tu inventes /

Allez
Souffle-la,
Mon pote,
Cette bougie.
Et rallume-les toutes
Jusqu'au prochain anniv.

Joyeux anniversaire, Christian. Et beau match, au fait...

20.11.07

Traquenard mortel à Jolimont

Ca faisait dix ans que je n'avais pas vu Coyote Joe, alias Renard Rusé, ex-condisciple et collègue.

J'avais suivi sa carrière de loin en loin pendant qu'il devenait le webconsultant le plus coté d'outre- Garonne ; il avait eu vent, il y a quelques temps, d'un bouquin que j'avais commis ; on s'envoyait des mails, parfois, pour se dire que.

Bref, dix ans que sans s'être perdus de coeur, on s'était vaguement perdus de vue.

Et voilà-t-y pas qu'en plein déplacement pro, ledit Coyote Joe a débarqué chez moi hier.

Le piège était tendu : pas moins de 4 auteurs de talent, et davantage de bouteilles.

Coyote Joe, pris dans la nasse, n'a rien pu faire.

On a été impitoyables : discussions type "Toulouse-Bordeaux, c'est qui le plus beau ?" ou "Flaubert tapette, Balzac c'est chouette", suivie de
"Nan mais chais pas comment tu peux dire que Beigbeder c'est le Flaubert du XXIe siècle" (oué, c'est moi qu'avais sorti ça, mais si je l'ai pensé c'était suite à une absorption massive de produits déraisonnables).

On a même ressorti nos chansons de régiment et de scouts des villes (qui auraient dû se retrouver dès ce matin sur Lofi, mais je crois qu'il y a eu effacement sauvage... je vais voir ça), ri de nous-mêmes, de nos espoirs d'avant, de ce que nous étions devenus - et peut-être, peut-être qu'on s'est sentis un peu fiers de n'avoir renoncé à rien, ou presque, d'être toujours aussi cons aussi drôles et aussi malins....

Bref, comme l'a dit si bien Gros Chien From Toulouse, "nous avons su donner la main à l'enfant que nous fûmes".

Bon, ledit enfant avait un peu honte de nous voir aussi bourrés, mais il a trouvé ça drôle, et il nous a raccompagné gentiment jusque dans nos chambres.

Et puis, ce matin, tous les hippopotames de la Casamance battaient le djembé dans nos crânes.


Et Coyote Joe qu'est parti avec ma caisse, je crains le pire...

(Bon, y'en a un peu plus, je vous le mets quand même : bon anniversaire Kikou... STOP.... oué, je sais, ce post est tout mal écrit, mais c'est parce que je me remets à peine de ma dépression d'hier soir qui a duré 47 secondes après qu'un éditeur m'ait dit en substance "Ton roman E(u)x, c'est une daube moisie, Causse, tu peux te le carrer dans le... comment qu'ils causent, ces éditeurs... STOP... les projets avancent... STOP... faut que j'arrête d'arrêter de fumer, ça me fait des trucs.... STOP.... etc etc etc )

Sinon, vous, ça va ?

19.11.07

Le lundi, c'est les potes

Tiens, et si je vous envoyais ailleurs, ce matin ?

D'abord vers mes classiques : le blog de Mélaka, jeune maman survoltée ; celui de Méli-Mélo marraine fée, rose ou gris selon les jours ; le Cup Of Tea du gars Ronez, avec son regard perçant sur la presse, le web, la communication (mais je suis certain qu'il n'emploie pas ce gros mot)...

Et puis des tout nouveaux, qui viennent juste de sortir : celui de Bernard Olivié, graphiste toulousain, avec ses illustrations entre mac et crayon : qu'est-ce que vous en dites ? (quoique, attendez, je ne trouve plus son blog, faut que je lui passe un mail pour lui redemander l'adresse... hé bin alors, comme dirait Ronez, et le référencement). Et celui d'Olivier Ka, auteur-dessinateur-musicien dont il me tarde de voir le spectacle ?

Bon, c'est risqué : aussi bien vous ne reviendrez jamais lire ici... Mais tant pis.

Ah, et puis aussi, suite à une campagne de pub dont je n'ai jamais entendu parler, il y a aussi un blog d'un nouveau genre : le blog-déclaration d'amour. Ca s'appelle Emma je t'aime, et, oui, je l'aime bien...

16.11.07

Gonins encore

Mercredi 31/10, journée libre : plage piscine, piscine plage, tractations secrètes avec un tailleur, cartes postales et autres joyeusetés... 17 h : RV pour footing sur la plage de Saly.
Nous aidons un groupe de pêcheurs à remonter une pirogue sur la plage ; quelques exercices de beach-rugby avec les gens du crû.




La pirogue

Entre le sable et l'écume,
Entre athlètes et joueurs, promeneurs et pêcheurs,
Entre nous, et pourtant reliés à ce non-paysage,

Entre l'air dans nos côtes et les points de côté
Nous voici,
Le groupe.

(Le soleil se moque
de notre rougeoiment).


Droit, droit devant, sur la ligne d'écume
Au rythme des guerriers
Pour de faux

(Et les corps et les muscles qui nous voient au passage
reprochent doucement le gras occidental)


Sur la plage, d'autres hommes s'affairent,
Entre bois et marée, moteur et océan.
Pouvez nous aider ?

La demande, honneur inattendu.

Formation de combat
Soudés par habitude

Sous nos peaux, nos muscles sont les mêmes,
Nos souffles, nos mains sur le bois peint.

Accorder nos efforts aux cris du guide, pousser, sourire,
Sentir la pirogue glisser sur les billots

A la proue, à la poupe
Se jouant des appuis et des fuites du sable
Des mouvements patauds de la bête exténuée


Miracle enfin au sommet d'équilibre
La barque se repose après des jours en mer

Et les hommes la contemplent, entre eux, comme le signe
D'un au-delà des mots dans la sueur partagé.

Dieuredieuf

Nio ko Bokk.

15.11.07

Allô, le psy ?

Ma mère mangeait en face de moi ; mon père était là, à ma droite, qui l'approuvait.
Et puis soudain, dans un moment creux de ce repas inattendu, Maman me disait :

- Il est temps que tu te rendes à l'évidence, Manu : tu es pédé.

J'en tombais.

Puis, pendant que j'étais allongé sans vie sur le sol, elle ajoutait qu'elle ne pouvait vivre sans musique et sans art. Et aussi que (insérer ici le prénom de Princesse) était une écrivaine médiocre, trop appliquée, trop sage.

Je me relevais ensuite.

Ah, et puis aussi, j'avais des cheveux...


Faut vraiment que j'arrête les substances hallucinogènes le soir*.

Et sinon, vous, ça rêve ?


*Vieux dicton audois et nord-aveyronnais : omelette du soir, rêve qui se barre. Et ça marche. Ceci dit, moi, une bonne omelette, je ne peux pas dire non... avec plein de trucs rajoutés par Princesse, je vous ai déjà dit qu'elle cuisinait super bien et qu'on se faisait plein de petits repas d'amoureux ?

Brouillon

Manu Causse-Plisson - célibapère amoureux en voie de reconstruction - auteur d'un recueil de nouvelles et deux romans* - écrit essentiellement sur le malheur dans le bonheur, et réciproquement.

14.11.07

Le Pita de Guido

Recette du pita de Guido (le fils de Luigi le cuisinier, aka Zadig) :

Faire chauffer le pita dans le micro ondes le temps qu'il gonfle ;
ouvrir le pita (sans le couper entièrement, sinon c'est la panique avec les morceaux)
Fourrez le pita avec

- du comté rapé à la main par Guido
- une touche de beurre ajoutée par Papa
- des épices qui font de jolies couleurs : curcuma, estragon, paprika
- ajoutez des lamelles de jambon blanc (coupées à la main, c'est plus rigolo)
- disposez quelques rondelles de tomates (découpées par Luigi qui a le coup de main)

refermez le pita, et bon appétit...


Guido ! tou as du curcuma plein la moustache : Tou m'as encore sniffé touté la réservé !

Le programme d'aujourd'hui

Retrouver le sourire d'Anton,

faire briller les yeux de Zadig,

et réciproquement.

(ah et puis accessoirement faire 300 cv, récupérer les tirages des manuscrits faire les courses prendre les enfants les redéposer les reprendre les reredéposer aller voir mon vieux copain B.O qui blogue en ce moment je ne sais pas où... ayé, je suis au taquet).

13.11.07

Revenons à nos avants

Hier : Projets de guides-santé/bricolage, enregistrement de "Force" pour LoFi Junior, répét' endiablée avec la Teigne, petit cours de psychologie appliquée avec une vieille copine célibataire (rassure-toi, ma Princesse, la demoiselle est abstinente laïque).
Ce matin : prise de marques avec Gomez et Princesse pour une expo en commun sur un joli petit concept dont il nous manque encore le titre (Sur le vif ? Le poème Imprévu ? L'Imprévu au coin d'une table ?).
- Dis, Causse, tu crois pas que tu as trop de projets, qu'il faudrait choisir un peu ?
- Que nenni. J'ai dit, je fais, j'assume. Ca a l'air un peu vrac, comme ça, mais je suis le chemin de mes idées... Et puis on dit Causse-Plisson, maitenant, ça ne fait qu'un voyage.


Quand même, j'en reviens à mon projet actuel pour ce blog : la poésie virile et altière des hommes qui aiment se rentrer dedans, le concentré de rugymen sous un ciel africain, bref, l'épopée des Gonins (et ce ne sont que des brouillons pour l'instant, si vous êtes éditeurs de poésie envoyez-moi un contrat en bonnet d'une forme et je vous le fignole)...



Jeudi matin, visite en pick-up d'une réserve près de Saly-Plage.


Les photos sont pour les enfants


Girafe dans les arbres, phacochères dressés, le cul d'une antilope
(elles bougeaient vraiment trop vite pour que l'oeil les arrête)


Moins fascinants et moins beaux que le sourire du guide dans son costume de toile
Que les mots en wolof dans le talkie-walkie
Que l'oeil gris du vieil homme qui voulait un chewing-gum

Et je me sentais sur la réserve
Un étranger véritable

Incapable de voir et d'être vu vraiment
Derrière l'objectif, incapable de dire
Autre chose que
ce qui tous nous reliait

(oh, la tortue,
comment qu'elle pousse l'autre, ça c'est du vrai tampon,
prenez-en de la graine)

Si riches, si proches, si confortables
Que les bêtes n'y voyaient
Qu'un groupe de touristes

Et pourtant nous mettions tout notre désir à être
Plus proches des baobabs et du sable léger.

Les photos sont pour les enfants ; les souvenirs seront pour moi.


Et sinon, vous, ça va ?

12.11.07

La vraie vie des cigales

Hier, contes et chansons ; lecture émouvante d'un texte de Princesse au salon du livre de Midi-Pyrénées ; discussion boulot et perspectives avec LN ; repas de famille et lecture d'une très belle nouvelle de Richard Millet.


Nous le savons, nous, que nous avons du talent. En tout cas, nous le sentons.
Quand les yeux s'éclairent ou se ferment. Quand les regards se font différents.
Et pourtant, nous disons nous parfois, si nous en avions tant, du talent, ne devrait-on pas se nous arracher ? Les éditeurs-marketeurs-critiques, le public, ne devraient-ils pas nous couvrir d'or et de sourires ?

C'est une loterie, disent certains ; un travail de fourmi, répondent les autres.

Mais, cigales, pouvons-nous redevenir fourmis ?
Peut-être devons-nous nous contenter du plaisr de nos chants et du vent sur nos ailes, même quand le vent est froid est qu'il nous emporte on ne sait où...




Sinon, vous, ça va ?

11.11.07

L'exilé

Ces petits djeuns sont bourrés de talent.
Prenons l'exemple de Cédric Gomez (aka Gros chien From Toulouse) : en plus d'avoir un physique à tomber, de cuisiner les lasagnes comme un dieu italien et de dessiner/peindre/illustrer avec un talent monstrueux, voilà-t-y pas que le bougre, en plein milieu d'une soirée rhum/blagues/musique, nous lance un "oh hé tin, j'ai fait un texxxxx, quoi vous en pensez ?"

Et puis on en pense que




Parce qu'elle me demandait sans cesse de l'accompagner

Sur les bords de la Seine,

Avec dans ses yeux l'ingénuité qui me réclamait d'aimer ce torrent de boue
autant que l'embrasser, elle,

Et parce que je ne savais pas dire ma préférence,

Sans appel, pour sa bouche ; parce qu'au final il n'aurait pas fallu que je choisisse,

J'habite aujourd'hui à deux pas du Canal du midi.

Et pas l'ombre d'un bateau mouche.

01/11/07


Voilà voilà... Cédric Gomez, comme Princesse, comme Olivier Adam dont parle Simone dans un commentaire, sont capables de me filer des complexes. Ou de me donner encore davantage envie d'écrire.

Sinon, vous, ça va ?

10.11.07

Echéances

Moi je dis, se faire réveiller à 11h du mat par son banquier qui vous annonce que, dites, M'sieur Causse-Plisson, y'a comme un problème, là... hé bin c'est des coups à entamer votre belle assurance.

'Reusement, il ya des traducs et autres contrats qui devraient tomber, LoFi commence à ressembler à quelque chose et je vais aller requiner à Montreuil d'ici peu ; n'empêche, c'est la première fois depuis des lustres que je ne sais pas exactement comment je vais passer l'hiver, et ça me secoue un peu dedans.

Princesse est là, bien sûr ; et puis bon, j'ai un boulot-de-prof-dans-trois-mois si vraiment les choses se gâtent (mais je préfèrerais éviter). De toute façon, hier, dans la pile de bouquins que je me suis achetée, j'ai pris un magnifique Guide pour devenir Maître du monde que je compte bien mettre à profit.

Son premier conseil (enfin, après "Ne parlez jamais à personne, ne cillez pas, ne montrez jamais vos émotions, devenez le refoulé complet que vous méritez d'être") est une organisation minutieuse de la journée, des mois, des années et des vies à venir.

C'est pas gagné, hein...

En attendant, en ce moment je m'amuse à faire des dessins/poèmes, ou plus exactement à les recueillir dans la rue, les cafés, ou encore à l'école d'Anton et Zadig. Je vous montrerai ce que ça donne bientôt (Princesse s'occupe de la partie purement plastique), mais hier, par exemple, un monsieur ma' offert un joli haiku toulousain :

Rue Saint-Rémézy
Y'avait un petit vent
Et
J'ai remis la casquette

Pas eu le temps de le photographier ou de le dessiner, mais c'était vraiment une jolie pépite de journée.

Bon. Passons aux choses sérieuses. Hier soir, sous les yeux de Princesse, les Gonins ont perdu contre leurs adversaires de toujours, les All Wines. Le commentaire ? "Encore un match qu'on perd à l'arrière" (pour les avants) et "Putain ces gros, ils sont mous" (pour les arrières). Mais la fête qui a suivi m'a rappelé à mes engagements : l'épopée des Gonins.

Je voulais donc faire un poème sur la fête, et je me permets de vous le livrer tel quel.


Bonnes choses de fêtes (une 3e mi-temps)

Même avinées, les confidences
Sont de la confiance avouée
Même boîteuses, les blagues
Sont du bonheur martelé
Même d'ivrognes les chansons
Font résonner l'âme du groupe
L'âme guerrière et amusée,
L'âme tranquille,
L'âme des hommes au creux du monde.

Chacun se déplace légèrement de lui-même pendant que la mer se retire et laisse sur la plage

Les écueils les récifs les sacs poubelles
Les épaves au ventre
Bouillonnant d'or et de promesses

Ensemble, nous sommes
Nos voix s'élèvent et nos regards s'allument
Deviennent les bras qui tiennent le monde
Jusqu'aux épaules

Et le rythme, et le rythme,
Et les cris, et les chants,
Et les groupes qui exp(l)osent

Jusqu'à ce que les hommes
Allongés sur le sable ou bien marchant sur l'eau
Se passent le sens secret des étoiles.


(Saly -Plage, Jeudi 1er novembre : Apéro + repas des Gonins en tenue d'apparat pour fêter la fin du séjour)

9.11.07

Allô, les éditeurs ?

J'ai visité le purgatoire. Sans me presser, sur un rythme tranquille.


J'y ai trouvé des gens que j'ai bien aimés - un type amarré à son banc, quelques autres suspendus à leurs balcons, d'autres qui étaient morts et ne le savaient même pas ; j'y ai trouvé mon grand-père, qui me parlait dans une langue que j'ai oubliée ; j'y ai trouvé un vieil homme qui avait oublié que l'amour est la plus vieille chose du monde. J'y ai trouvé des femmes, aussi - l'une stoppée de plein fouet dans sa course inutile, l'autre qui bascule sur elle-même en plein milieu de la réalité. Et puis un autre homme assis dans le désert qui ne vit plus que dans le souvenir d'un autre.

Ca faisait du monde. Mais j'ai pris le temps de les écouter. De noter leurs mots, soigneusement. Des les inventer, au besoin, quand ils n'avaient pas pu les dire.

Il paraît que ça leur fait du bien. Moi, de toute façon, ces histoires de purgatoire, je n'y crois pas trop. Mais enfin, vous pouvez visiter, hein, il paraît qu'il reste des emplacement à louer.

Ah oui, parce que c'est le titre. Visitez le purgatoire - Emplacements à louer. Il y a treize nouvelles autour du thème de ce curieux vide qui pousse parfois en nous.


C'est mon dernier recueil de nouvelles en date. Maintenant, je veux bien un éditeur. Youhou ? Z'êtes lààà ?.... (effet graphique ingénieux destiné à symboliser l'écho du néant abyssal qui répond à la question
.)

Et sinon, vous, ça va ?

8.11.07

Les honneurs de la presse

Moi, j'aime bien quand on dit du bien de moi. Surtout quand c'est bien fait, direct, émouvant. Hier au rugby, quelques potes m'ont dit "Bel article", et comme un con j'ai répondu merci (je croyais qu'ils parlaient d'un post).
Et puis non, c'est arrivé ce matin dans les boîtes, c'est bien dans Capitole Info (p. 54 exactement, cliquez à DROITE sur Vos magazines en ligne/capitole info de novembre) qu'Audrey Bregou, journaliste à l'oeil clair, dit des choses qu'il paraitrait que j'ai dites mais je devais être en état second, je ne me souviens de rien et les dit mieux que moi.
En plus, la photo est magnifique (merci à Patrick Nin). Et je suis tout content de figurer dans toutes les toilettes boites à lettres toulousaines et divers lieux publics.

Donc, "bel article", c'était plutôt des félicitations pour Audrey. Je les lui rends sur l'heure, avec une deuxième tournée de remerciements...

Un petit truc en plus à ce qui suit et précède

Oublié dans le post de cette nuit (juste là-dessous, pouvez pas vous tromper) la mention

"Non, Pikine n'a pas de plage, ou alors nous n'y sommes pas allés, mais c'était plus joli à cause que la licence poétique et tutti contini".

Et puis aussi un bel essai sur le rugby assez marquant même si je ne comprends pas tout, et envoyé par Magali Duru-la-novelliste


Sinon, vous, ça va ?

7.11.07

Ma petite voisine

Et, revenant claudiquant comme un brave de ma soirée rugby,
Les pieds encore froids, la tête encore chaude
Je marchais en souriant aux étoiles, connement, bêtement

(parfois je m'en veux du mépris que j'éprouve pour la partie de moi qui aime s'amuser)

Je pensais que copains c'est
Rire de tout ensemble
Rire au même moment, rire des mêmes choses

Et souffrir, et lutter, en gardant le sourire
Pour mieux se retrouver réunis dans l'effort
Funeste et funèbre
Ou simplement par jeu
Ou à pousser la pirogue sur la plage de Pikine
Ensemble, heureux de bander
Nos muscles, ensemble
Cette fois pour le simple
Plaisir de notre force
Alliée à celle des autres, des étrangers, des hommes comme nous
Dans les odeurs de sueur et de fête.

Rire au même moment, rire des mêmes choses
Dans un amour étreint et varié





(Bon, alors le titre de ce post est complètement décalé, je le conçois ; mais c'était parce qu'au début j'avais l'intention de vous dire que je postais depuis chez ma voisine, la jolie et délicate - sauf quand elle rote, c'est moins classe - Monica-la-fessée, la jeune gay-bi-entre deux eaux pacsée à Karlito-de-Rodez, le jeune bi-gay-entre deux eaux à la pointe de la classe moderne, et vous avez remarqué comme c'est amusant ces lettres en tout petit, c'est parce que j'en avais un peu marre des parenthèses, comme ça on voit en gros les trucs importants, c'est pour les gens pressés, à partir de maintenant vous le saurez) et que Monica-la-fessée vient de partir en trombe retrouver son amie Sylvia-la-musicienne, encore une belle histoire d'amour que j'espère pouvoir vous raconter un jour.

Sinon, vous, ça va ?

En transit

(Vendredi 2 novembre : Saly 8h30, Dakar 10h30, Vol Dakar-Toulouse n°6069, décollage 13h30 heure locale - arrivée 18h45)

Transit

Non, l'Atlas ne ressemble
Pas aux limites du monde
Ou juste pour nos yeux

Les photos vues d'avion
Taisent le pli des terres
Et le coeur qui s'éteint
L'Afrique dépassée






Assommés, en transit, entre fin et voyage
Nous rentrons vers chez nous, retournons vers nous-mêmes
Sans être tout à fait
Certains d'où nous venons

Départ, aéroport, attente, bousculade
Et le groupe mouvant qui toujours revenait

Déjà de retour, déjà dans l'attente
Du froid du choc du soir de la réalité

Et la dernière chose, ce fut le silence
Que nous partagions en sourires distraits


La ville, ensuite, sobre et indifférente
Réfutait les images

Nous étions bien rentrés.

6.11.07

Retour au vieux pays

Retour au vieux pays

Un match de rugby crachotait
Réchauffant l'habitacle
Un arrêt pour célébrer
Les noces d'automne et de brouillards

Un crocodile entre les ronces
Se moquait gentiment de moi
Sénégalais encore

Je regardais les feuilles jaunes
Avec des yeux de brousse

Et l'odeur du vieux pays
Me parlait pourtant de ce monde
Que je venais de quitter et dont le souvenir
s'accrochait à mon bras.



(un petit échauffement avant l'épopée des Gonins, qui en sera la conclusion vu qu'en rétrochroniquant à l'envers ce sera dans l'ordre...)

5.11.07

Et le dimanche, ils se reposèrent...

Ok, on n'a pas posté hier, parce qu'on était avec Anton et Zadig dans l'Aveyron, le terrain de chasse de leurs ancêtres ; et aujourd'hui, on n'est guère plus vaillants. Il faut dire que la montagne de projets qui nous attend est quelque peu impressionnante. Mais comme le dit le proverbe wolof, "Dakari njook o'ooki fen gari ok N'djamena" (le chemin de Dakar à N'djamena commence par un pas).
A propos de villes d'Afrique, voilà trois jours que je me prends pour un griot (griots qu'on inhume, la saviez-vous, dans les baobabs car leur corps est impur pour la terre mère) et que je chante à tue-tête des airs pseudo-africains... comme celui-là, tiens, qui colle bien dans la tête. Et qui, je ne sais pas pourquoi, me fait penser à N'gicolas N'sarkosy, qui doit bien souffrir, le pauvre, à s'agiter partout pour oublier ses n'chagrins n'd'amour.
Pour l'épopée des Gonins, promis, je commence demain.

3.11.07

Heu...

... c'est joli, bleu, non ?

Quoi qu'en dise Princesse, elle s'est débrouillée comme un chef avec le camion : je crois que je vais repartir immédiatement au Sénégal pour avoir le plaisir de lire au retour ses posts à elle, ou lui bien chanter des grioteries ensorcelantes (comme celle-ci, par exemple) pour qu'excédée elle lance son propre blog (et sinon, j'écris tout mal ce matin, normal je m'ai pas enrtaîné depuis longtemps).

De retour, donc. Si vous comptiez sur un long post qui raconterait l'épopée des Gonins en Afrique, bin faudra repasser (un leitmotiv, chez Princesse, de même que cette histoire de tache sur le visage qui est le thème d'une de ses magnifiques nouvelles en préparation).

Comme de juste, j'ai ramené du Sénégal une centaine de djembés, la moitié de la production locale de boubous et de colliers-bracelets, des souvenirs mélangés, des photos ratées (à cause du premier plan, trop épais), des idées un peu fluctuantes, des anecdotes fascinesques (à cause que fascinante ça faisait une rime interne assez moche avec fluctuante) et l'envie de voir si, sur ce blog, nous pourrions nous amuser à mélanger poésie et voyage de rugby...

Sinon, le monde continue à bouger dans tous les sens ; l'ami Yrf, en plein voyage turc, m'a prévenu dès 7h du matin par SMS qu'il participait au grand rassemblement kurde ; j'ai failli répondre "Fumier, tu me réveilles à cause d'une fête ?", mais vérification faite, il s'agirait d'autre chose - merde, Yrf, fais un peu attention à toi quand même...

Et puis j'ai retrouvé Princesse et les rues de Toulouse, comme quoi, proverbe caussien,
"un bonheur peut remplacer un autre bonheur".

et la seule déception en Afrique : pas le moindre orignal en vue. Je me plaindrai aux organisateurs.

2.11.07

Préavis de départ

Voilà, ma mission d'intérim touche à sa fin : pendant une semaine, en l'absence de son propriétaire, je suis venue une fois par jour sur ce blog pour aérer, entretenir les lieux, faire du bruit et de la lumière pour les dérober à la convoitise des malfrats qui l'auraient cru désert et surtout, pour tenir compagnie à l'interfacedeDanstonblog et lui apporter sa petite ration quotidienne de mots.
Je tire de ce bref passage dans la blogosphère une extraordinaire leçon : blogger, c'est pas facile, comme métier ; je crois que je vais plutôt tenter écrivain.
Mon amour (non, partez, vous, c'est pas à vous que je parle), dans quelques heures tu seras là, un djembé sous chaque bras, de l'océan dans les oreilles et des éléphants d'Afrique plein les yeux (ça va te coûter un max en excédent de bagages). Et j'espère que quand tu auras lu mes bêtises, tu voudras bien encore me causer (j'ai pas déjà dis ça quelque part?).

En attendant, allons fêter ça. Enfile quand même une petite laine, tu vas voir, par chez nous ça pique un peu, dehors.

...oh, j'allais oublier : le proverbe wolof-du-Sénégal-du-jour, le dernier, un beau : "Làmb aw taat, boroom a ca gën."
Et ça veut dire (pas d'astérisque aujourd'hui, je l'ai rendue avec mon paquot) : "Pour toucher des fesses, il vaut mieux en être le propriétaire."
...oui, les proverbes wolof, quelquefois, c'est n'importe quoi.
Je ne vais tout de même pas partir sans remercier ce site qui m'a fidèlement approvisionnée pendant toute une semaine, et sans lequel rien n'aurait été possible.

1.11.07

Travaux de maintenance

Là où c'est mauvais de se découvrir un pouvoir sur le temps, c'est qu'on peut être amené à en abuser. Tenez, là, puisque je suis rentrée de la campagne (sans les montagnes mais avec mon rhume, ça nous fait un sujet de conversation) et que j'ai regagné mes aîtres, liaison ADSL comprise, je peux écrire le post du jour en temps et en heure sans recourir à ce méfait technologique dont j'ai exposé le principe hier (en fait, aujourd'hui, mais ne m'embrouillez pas, ça finit par faire mal à la tête).
Et pourtant.
Mettons que je sois fatiguée, paresseuse, ou simplement enrhumée, ça arrive aux meilleurs d'entre nous.
Et là, je me dis, non pas ce soir j'ai la migraine (à cause de la métaphysique des calendriers). Je ferai le post demain, et je le daterai d'aujourd'hui.
Alors qu'en fait, il n'y a pas de raison.
Effroyable, non? Sentez-vous comme le monde tremble sur son fondement?

Alors non.
J'ose dire non à la tentation (eh, vous avez vu comment que j'y cause, à la tentation? C'est pas du petit non timide, que je lui balance, à la tentation, c'est du vrai non de contestataire, du no pasarán, c'est qu'il faut savoir lui tenir tête, à la tentation). I've got the power, mais je n'en userai qu'à bon escient. Usus, non abusus. Ou alors, il faut que ce soit drôlement bien payé.
C'est pour rire, je suis totalement imperméable aux questions d'argent. Je préfère être rémunérée en nature.
A ce propos, j'ai ramené trois petits potirons de la campagne au pied de la montagne (mais je ne sais pas encore en paiement de quoi... si ça se trouve, c'était un geste purement amical et gratuit, mince, ça donne le vertige, non?).

Je ne voudrais pas dire, et encore moins l'écrire, mais ce post est un peu décousu. Ce doit être les bonds spatio-temporels, il paraît que ça fait ça, au début. Après, on s'habitue, mais moi, évidemment, je n'en saurai jamais rien puisque j'ai décidé que le monde devait rester bien assis sur son fondement.

Et sinon, pour les lecteurs qui auraient déserté ce blog parce qu'il est dénué de tout intérêt depuis maintenant six jours, vous pouvez commencer à revenir tranquillement : le calvaire touche à sa fin, Nice Massssster is coming back soon, gollum gollum. Plus qu'un post, et je lui rends l’anneau les clés. Ca va être bien, non?
...moi aussi, j'ai hâte.

Cela dit, ce retour mettra également un terme à cette magnifique série de proverbe wolof dont je livre maintenant le pénultième à votre attentive sagacité : "Kuy jaaykamaate doo bëré : boo ca dëggee mu toj."*

Dommage, non?
A demain quand même.

* "Celui qui vend des tomates ne doit pas se bagarrer". Et avec des haricots verts, on peut?